Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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mardi 29 avril 2008

Trois bistrots en mars-avril à Paris

J'ai eu à faire par deux fois à Paris fin février/début mars et fin mars/début avril. J'en ai profité pour découvrir ou retrouver des bistrots. Commençons par les retrouvailles.

Je suis allé déjeuner au débotté en débarquant du TGV au Buisson ardent (dont je vous ai déjà parlé : voir mon billet du 3 février 2007, Trois petits bonheurs culinaires, 2ème épisode). C'est face à la fac de Jussieu, quartier où les mangeoires abondent, un établissement ancien (relais de poste au XVIII ème siècle), relancé récemment par une jeune équipe qui propose une jolie cuisine avec, le midi, une formule à 14 € (E+P ou P+D) ou un menu à 17 € (E+P+D). C'était plein car le bouche à oreille fonctionne à merveille et le lieu est visiblement devenu la cantine des cadres de l'université voisine. On a pourtant accepté de me recevoir à 13h 15 passé en me demandant de patienter un ¼ d'heure, ce que je fis en allant passer quelques moments chez un bouquiniste voisin. Le restaurant tourne à plein régime midi et soir et il est quand même plus prudent de réserver car il m'est arrivé de m'y casser le bec un soir même si l'équipe est accueillante. Je ne reprendrai pas les termes de mon billet précédent mais je vais juste vous donner un petit aperçu de ce qu'il y avait à la carte ce midi de fin mars.

Pour les entrées, à choisir notamment entre un velouté de saint-jacques, un croustillant de pieds de porc aux épices (mon choix), un houmos à la menthe et au citron ; pour les plats, à choisir entre un filet de tilapia et riz basmati, une mijotée de haricots et saucisse de Toulouse, un steak de marquise (?) et des charlottes en grenaille, un foie de veau poëlé à la graine de moutarde et pommes duchesse (mon choix). Service efficace et attentif qui ne tarda pas à poser devant moi un succulent ragoût de pieds de cochons, gélatineux ce qu'il faut et goûteux, dans une feuille de brick sur un lit de salade en lanières qui fut suivi par une épaisse tranche de foie de veau rosé à point avec de parfaits légumes, le tout accompagné d'un verre de vin rouge (Coteaux du Languedoc en bag in box honorable du domaine de Cambas ? ). Le soir, le menu à 31 euros est des plus alléchants et la carte des vins bien étudiée.
 
Le Buisson ardent
25, rue Jussieu 75005 Paris
métro Jussieu
01 43 54 92 02
fermé samedi midi et dimanche



Je suis allé par deux fois le midi à un mois d'intervalle au Chateaubriand. Mon attention sur ce restaurant avait été attirée par un article élogieux de JP Géné dans le Monde 2 paru en avril 2007 sous le titre « chez Inaki, c'est comme ça » qui insistait sur la forte personnalité de ce chef et sa créativité qui l'avait déjà fait connaître quand il était aux commandes du Transversal le restaurant du Mac/Val (qui n'est pas un Mac Do mais le musée d'art contemporain situé à Vitry sur Seine et que je vous engage à visiter) où je n'avais pas pu déjeuner mais où j'avais parcouru, un peu médusé, la carte des vins inattendue dans la restauration de musée, souvent tristounette (mais ça change en certains lieux).
 
Donc je suis allé chez Inaki du Chateaubriand à deux reprises le midi où on ne réserve pas (s'il y a de la place, on est pris, sinon .....) et où la formule du jour à 14 € (E+P ou P+D) vous donne toute satisfaction par le soin apporté au choix des produits et par la délicatesse de la présentation. J'avais une autre raison d'y aller voir puisque le Chateaubriand est situé av. Parmentier, au métro Goncourt, dans ce qui a été mon quartier d'enfance.
La seconde fois, j'étais avec une amie qui a choisi en entrée une petite brandade aux pommes de terre écrasées grossièrement et enrobées de la préparation à base de morue (intéressante texture) et, pour ma part, j'ai choisi des mini poireaux sautés et épicés au vadouvan ce mélange assez complexe d'épices et condiments qui est souvent utilisé pour cuisiner huîtres et moules (j'avais l'impression d'avoir dans mon assiette ces petits poireaux dits de vigne dont nous raffolons dans le sud), quatre autres entrées étaient proposées ; le plat du jour était cette fois des travers d'agneaux sur un lit de lentilles servis en mini cocotte. Si on optait pour la formule P+D, on avait le choix entre cinq desserts : faisselle et sirop d'érable ou crumble de rhubarbe par exemple.
La carte des vins se lit sur un grand tableau et présente des domaines intéressants dans nombre d'appellations. Quelques vins sont servis au verre ce qui arrange bien le convive solitaire. Le cadre est celui d'un restaurant bistrot de quartier des années 60 conservé dans son jus d'époque, les serveurs sont jeunes et dynamiques et la maison est pleine midi et soir. Le soir, la cuisine devient plus gastronomique et le menu est à 40 €.

Le Chateaubriand
129, av. Parmentier
75011 Paris
métro Goncourt
01 43 57 45 95
fermé samedi midi, dimanche et lundi



La réputation du Baratin, ce bistrot à vin des hauts de Belleville, n'est plus à faire. Situé dans une petite rue donnant sur le milieu de la première partie de la rue de Belleville, entre les métros Belleville et Pyrénées, c'est encore pour moi un retour au quartier de l'enfance dont parle Georges Perec dans W ou le souvenir d'enfance et qu'a photographié Willy Ronis (la rue Pia, la rue Vilin, la rue du Transvaal....). Nous y étions à quatre un vendredi soir, la salle s'est rapidement remplie et quand nous avons quitté notre table vers 22h15, elle a été réoccupée sans tarder.

C'est Raquel qui réalise une cuisine goûteuse et maîtrisée cependant que les choix de vins au verre permettent des accords bien assortis à prix raisonnables (à 5/6 € le verre, l'addition est restée raisonnable, 50 euros, pour un repas à 3 items, E+P+D, et 3 verres de vin pour chacun). Exemples :
avec un carpaccio de saint-jacques et radis noir le Viré-Clessé 2003 de Valette à la jolie fraîcheur légèrement anisée,
avec un tourteau et céleri la précision du chenin du Savennières 2005 La Croix Picot (Jo Pithon),
avec un artichaut poivrade un Côte du Roussillon la D18 du domaine Olivier Pithon (une belle sélection de grenaches blanc et gris),
avec la caille en gelée un VdT un peu oxydatif de Savoie de J.-Y. Peyron.

Et pour les plats :
avec une barbue sauce verte que j'avais choisie, la D18 en Côte du Roussillon a repris du service et son côté un peu rustique et légèrement oxydatif a fait merveille,
un Auxey-Duresses les Crais 2004 du domaine Chassorney (Frédéric Cossard à Saint-Romain), un chardonnay bien équilibré, s'est bien entendu avec le cabillaud à la cuisson parfaite
tandis que les deux agneaux se sont frottés l'un à un Cahors pur malbec, cuvée la Fage 2005, de chez Cosse-Maisonneuve et l'autre à un Crozes Hermitage 2005 de chez Dard (René-Jean) et Ribo (François).

Je ne vous détaillerai pas les desserts, excellents de l'avis général, mais je regrette un peu, seul bémol à cette soirée, qu'il n'y eût qu'un Gaillac, la cuvée de muscadelle 2005 de chez Plageoles, subtil moëlleux, pour susciter des accords ; il manquait de toute évidence un Maury ou un Banyuls, voire un vieux Rivesaltes pour s'adosser au chocolat présent dans certains plats.

Au total, un très bon choix de vins au verre, provenant souvent de domaines travaillant en bio (tout court ou biodynamie), et dont j'avais remarqué certains dans l'après-midi lors d'une visite à Lavinia. Service efficace, ne se perdant pas en explications inutiles (il faut piger rapidement) mais aimable si on compare le contact avec les serveurs à celui du patron qui s'occupe des vins au comptoir et qui a l'air de jouer à l'hidalgo plein de morgue dans un film sur la guerre des Flandres à l'époque du duc d'Albe. Dommage de n'avoir pas pu rencontrer Raquel mais c'était l'heure du coup de feu et on ne dérange pas une artiste.

Le Baratin
3, rue Jouye-Rouve 75020 Paris
métro Pyrénées ou Belleville
01 43 49 39 70
fermé samedi midi, dimanche et lundi

dimanche 23 décembre 2007

Par ici les bonnes soupes

Sur une idée d'Anne J., on s'est retrouvé à neuf convives un soir de décembre chez Catherine et Alain H. avec pour consigne de venir pour quatre d'entre nous avec une soupe et un vin assorti. Le liquide c'est bon mais le solide c'est pas mal aussi, on a donc complété le repas par un assortiment de fromages et par un plateau de superbes desserts préparés par un pâtissier de Bagnols sur Cèze et apportés par Gilbert L..

Voici les recettes des soupes dans l'ordre où elles ont été servies.

Velouté à la coriandre
Ingrédients pour 4 personnes
un bouquet de coriandre fraîche
150 g de fromage frais à la crème (type philadelphia ou Saint-Morêt)
80 cl de bouillon de volaille ou de légumes (ou un mélange des deux)
Préparation
préparer le bouillon ou le réchauffer
laver la coriandre, la hacher grossièrement, tiges comprises
mixer ensemble la coriandre, le fromage découpé en gros cubes et une partie du bouillon jusqu'à l'obtention d'un mélange lisse et homogène ajouter quelques gouttes de citron pour conserver la couleur vert vif
verser dans une casserole ajouter le reste du bouillon, saler, poivrer, réchauffer à feu doux
selon la consistance voulue on peut ajouter un peu de fécule de pomme de terre ou de maïzena ou de tapioca
Cette soupe préparée par Igor G. a été servie avec un Côtes du Luberon blanc 2002 du château des Milles

Soupe carottes / poireaux + essence d’orange
Temps total : 30 min Cuisson : 25 min
Ingrédients pour 8 personnes 
2 kg de carottes
45 g de beurre ou 3 cuill à soupe d’huile d’olive
2 poireaux
2 l d’eau
1 feuille de laurier
sel et poivre
1 ou 2 gouttes d’essence d’orange
Préparation
peler les carottes avec un économe
préparer / laver les 2 poireaux, les découper en morceaux (de 1 cm environ) ne pas mettre tout ce qui est très vert car la soupe doit être orange
faire chauffer l’huile d’olive ou fondre du beurre à feu moyen dans une grande casserole,
ajouter les poireaux et les faire revenir 5 minutes en remuant (feu plus doux)
mouiller avec les 2 litres d’eau
ajouter les carottes et la feuille de laurier (que vous ôterez avant de mixer) couvrir et laisser mijoter pendant 20 minutes environ, jusqu'à ce que les carottes soient tendres
passer la soupe au mixeur ou au moulin à légumes, ajuster l'assaisonnement et ajouter une goutte d’essence d’orange (mais tester pour voir si c’est suffisant : il faut sentir la base et, délicatement, un soupçon d’orange)
Cette soupe préparée par Martine G. a été servie avec un vin blanc de grande qualité, élaboré par Paul REDER du domaines HAUTES TERRES DE COMBEROUSSE : « Roucaillat » AOC Côteaux de Languedoc 1999 (cépages : roussane+rolle+grenache blanc)
 
Soupe à la courgette
Ingrédients pour 4 personnes 
4 courgettes de taille moyenne
2 tomates
2 oignons
2 pommes de terre moyennes
1 gousse d’ail
1 cuillère à soupe d’huile d’arachide
2 cuillères à soupe d’huile d’olive
1 bouquet garni ( thym, laurier, persil)

Préparation 
Eplucher et couper en morceaux tous les légumes
Dans un faitout mettre l’huile d’arachide, faire revenir à feu doux les oignons, quand ils sont fondus, ajouter l’ail et les courgettes, laisser un peu cuire à découvert
Ajouter les pommes de terre
Finir par les tomates et le bouquet garni, sel et poivre à votre convenance
Couvrir les légumes d’eau sans excès car il faut que cette soupe reste épaisse
Laisser cuire 15 minutes à feu moyen, vérifier que les légumes soient bien cuits
Ôter du feu et ajouter la cuillérée d’huile d’olive, mélanger
Ôter le bouquet garni.

Si vous avez coupé vos légumes en fins morceaux, vous pouvez servir la soupe telle quelle, sinon vous pouvez les écraser au presse purée ou les passer au mixer.
Cette soupe préparée par Françoise P. a été servie avec un AOC Coteaux du Languedoc Pic Saint-Loup rouge, domaine des Ferragères 1998

 

Recette de la soupe aux haricots
(8-10 personnes)
Réalisée sur une base de cassoulet, avec 1,2 kg de cocos et un gigot de mouton, une queue de porc et un peu de lard
Vous mettez les haricots dans un grand faitout, vous recouvrez d'eau froide et vous portez à ébullition pendant 15 mn
Vous égouttez
Vous remettez les haricots dans le même récipient avec
2 carottes coupées en deux
1 oignon clouté
1 gousse d'ail
la queue de porc
un bouquet garni
Vous couvrez d'eau froide
Vous laissez mijoter
Vous pouvez saler et poivrer à mi-cuisson
Pendant ce temps.....
Vous faites revenir le gigot dans de la graisse de canard avec
3 oignons
2 gousses d'ail
2 échalotes hachés
une boite de tomates concassées
sel, poivre
Vous couvrez à hauteur de viande avec de l'eau de cuisson des haricots
Vous laissez mijoter une petite heure
Vous rajoutez la viande avec son jus dans les haricots
Vous laissez cuire jusqu'à tendreté des ingrédients
Rectifier l'assaisonnement si besoin
Passez alors les haricots au moulin à légumes puis au chinois, vous obtenez un velouté que vous servez à l'assiette avec des effilochés de viande et quelques haricots.

Cette soupe proposée par Catherine H. a été servie avec

dimanche 30 septembre 2007

Patate(s) aux Arceaux et patate(s) au(x) menu(s), 1er épisode : Les Muscardins

 Slow Food France avait choisi la pomme de terre pour thème de sa 1ère journée nationale le 15 sept. dernier. Les trois douzaines de conviviums de l'hexagone ont proposé toutes sortes d'animations, de présentations et de dégustations ce jour-là.

À Montpellier, nous avions choisi une action en deux volets : une animation le samedi matin au marché des Arceaux et des recettes mettant en valeur la pomme de terre proposées par des chefs dans près d'une vingtaine d'excellentes tables des villes et des champs dans et autour de Montpellier.

Stand tôt dressé le matin au début du marché, six variétés de pomme de terre de producteurs locaux simplement cuites à l'eau pour commparer textures et saveurs. Certains membres du convivium proposaient des préparations à base de pommes de terre aux chaland(e)s du marché : tourte, crique, galette forézienne et autres. Pour ma part, j'avais préparé deux purées très différentes à base de vitelote, cette pomme de terre à la chair violette et à la peau noire, et j'offrais aussi un morceau de beignet froid et sucré de pomme de terre et d'oignon râpés (latkès). Plus de 150 personnes ont dégusté ces préparations et sont reparties avec au moins une recette.

Difficile d'aller rendre visite en peu de temps à tous les chefs des restaurants qui avaient mis à la carte une recette où la pomme de terre était valorisée. J'ai choisi de commencer le samedi soir par les Muscardins où j'ai entraîné quelques amis.

Le chef Thierry Rousset avait conçu un repas (option du menu Friand à 41,50 €) comportant trois plats autour de la pomme de terre. L'option est complétée par un petit plateau de trois amuse-bouche finement cuisinés (une crème de chou-fleur au curry, une madeleine aux olives noires et un pain perdu).

Le Sancerre, cuvée Demoiselle 2004 d'Alphonse Mellot, frais, précis, minéral et floral nous dispose le palais pour accueilir l'entrée : escalope de foie gras poêlée, coulis de potimaron et pomme de terre gaufrée (aérienne), crème de châtaigne aux oignons doux des Cévennes.

La pomme de terre est aussi présente dans le plat : parmentier de cuisses de caille aux mousserons (ah, les sous-bois !) et fricassée des derniers légumes de l'été qui se marie très bien avec le Corbières, ch. La Voulte Gasparets, cuvée Romain Pauc, 2004, aux arômes profonds (jus de viande et torrréfaction), au boisé fondu et tanins enrobés.

Le plateau de fromages apporte l'embarras du choix et permet un voyage dans les régions de France. Arrive le dessert : espouma de vitelote, suprêmes de pomelos, ruban de sucre, une apothéose avec cette "écume" de vitelote d'un mauve clair au goût léger de châtaignes et les morceaux de pomelos un peu croquants. Le champagne brut rosé de chez Jacquard apporte la finesse de ses bulles et son caractère un peu vineux.

On ne repartira pas sans avoir picoré les après-desserts savoureux et légers (clafoutis, jus de fruit à la myrtille, caramels mous, guimauve à la fleur de coquelicot). Le service de Georges Rousset conjugue une urbanité parfaite avec une attention de tous les instants. Décidément, les Muscardins sont bien une des grandes tables de la région où l'addition reste raisonnable pour un repas de ce niveau de perfection. La recette de l'espouma de vitelote reste à la carte cette saison.

Les Muscardins
19, route des Cévennes
34380 - Saint-Martin de Londres
fermé Lu et Ma
04 67 55 75 90 trousset@les-muscardins.fr

site Internet

Crédit photo : Slow Food
 et remerciements à Alain et Catherine Houssat

vendredi 28 septembre 2007

Le Périphérique portugais

Rien à voir avec la brouette japonaise, le tourniquet bulgare, le paratonnerre congolais ou la toupie moldave ni aucune de ces positions plus ou moins acrobatiques qui mettent un peu de variété dans de mornes existences.

Il s'agit d'un restaurant de banlieue, très proche banlieue puisque situé à Gentilly dans une voie qui longe le périphérique. Facile de s'y rendre : descendre à la station Gentilly du RER B, côté arrière du train si on vient de Paris, ce qui vous fera sortir dans l'avenue Paul-Vaillant-Couturier, prendre à droite et marcher 250 m environ jusqu'au n° 49.

C'est un restaurant lusitano-cap-verdien, cuisine simple et savoureuse faite par la patronne Mme Lisboa Fortes Do Carmo Maria Sergia, cap-verdienne au yeux clairs et à la peau sombre qui vous reçoit maternellement. Le décor ne paye pas de mine mais on y mange bien et à prix modique. Le menu du midi est à 11 euros pour trois plats (trois choix chacun). Nous y avons excellement mangé le lundi 24 septembre : accras de morue en entrée, tripes portugaises (un mixte de tripes et de cassoulet) ou colombo de poulet comme plat, en dessert un vermicelle au lait onctueux saupoudré de cannelle ou un flan portugais aérien. Une carafe de vinho verde légérement pétillant complète le voyage.

On peut s'y rendre aussi par le tram PC1 : descendre à la station  porte de Gentilly, prendre l'av. Pierre de Coubertin et longer le stade Charléty, passer sous le périphérique, arriver à Gentilly place Mazagram, laisser le bâtiment de l'Ipsos à gauche et tourner vers la droite dans l'av. Paul-Vaillant-Couturier, le restaurant est à une centaine de mètres. On peut aussi y venir par les bus n° 21, 57, 67, 125, 216 et par Orlybus.

Le Périphérique portugais
49, av Paul-Vaillant-Couturier
94250 Gentilly
01 45 46 20 10 fermé le dimanche

mardi 18 septembre 2007

au long de la 7, 3ème jalon

Ayant à faire à Beaune pour l'université d'été de Slow Food en cette fin août, j'en ai profité pour faire quelques haltes gourmandes en chemin et sur place. Impressions.
 
Il a bien fallu quitter Beaune. Ce fut donc un lundi matin de beau soleil, direction Valence où j'avais retenu une table pour deux au 7 (de Pic). Le 7 est le bistrot de la Maison Pic dirigée maintenant par Anne-Sophie Pic. 

En matière de haute cuisine et de gastronomie, en plus du talent culinaire il faut aussi avoir la capacité de déployer une mise en scène (de l'espace où l'on mange d'abord et de la présentation des plats ensuite) ainsi que celle de dérouler un récit, le tout formant une dramaturgie. Ces capacités, Anne-Sophie Pic, de la dynastie des Pic de Valence, les possède indéniablement. Un petit tour sur son site Internet suffira pour s'en convaincre et pour avoir l'eau à la bouche. La Maison Pic est bien relancée par le couple qu'elle forme avec son mari David Sinapian, la troisième étoile obtenue récemment en témoigne. En quelques clics on se promène dans l'arbre généalogique de la famille depuis la fondatrice, son arrière-grand'mère Sophie, puis on redescend en passant par le grand'père, André, et par le père, Jacques, qui avaient établi la réputation de ce qui s'appellait l'Auberge du Pin et on a un aperçu du futur avec le fils d'Anne-Sophie et de David, né récemment.

Tout bon récit est un récit initiatique avec mise à l'épreuve et mise en danger. Anne-Sophie nous le concocte comme il se doit : détour par des études de gestion et expérience à l'étranger, retour à sa vocation (la cuisine), drame familial avec le décès du père qui s'apprêtait à la former, difficultés à s'imposer en cuisine dans sa propre maison faute d'expérience indiscutable, prise en main de la maison sur laquelle elle impose son style et reconnaissance de ses talents de cuisinière. J'abrège. La Maison Pic a proprement parler est le restaurant gastronomique (plus un hôtel) et le 7 est donc le bistrot où une cuisine et un service plus décontractés sont de mise.

Le lieu file la métaphore de la Nationale 7 qui passait devant sa porte, d'où son nom, avec ses éléments de signalisation et de décoration ainsi que son menu imprimé sur une carte pliée façon carte routière. Le temps de passer par la salle au décor en clin d'oeil au baroque  avec ses tables en plastique gris façon ardoise au piètement en acier brossé, ses chaises en plexyglas rouge, ses lustres Napoléon III en pâte de verre noire, ses verres rouges, sa vaisselle blanche et nous arrivons dans le patio ombragé par de vieux tilleuls où nous attendait une table de bistrot avec un bouton sur le bord pour suspendre sa serviette.

Brève étude la carte. La formule "sur le pouce" de plat unique changeant chaque jour midi de semaine avec un verre de vin (ou une eau minérale) à 17 euros peut satisfaire un voyageur pressé mais nous sommes tentés plutôt par la formule "pleine de sens" à 30 euros avec 2 choix à chaque étape  : entrée, plat et desssert. Nous passons commande.

En attendant l'arrivée de l'entrée, petit coup d'oeil sur la carte pour voir de quoi il retourne : la maison joue la fraîcheur dans un style méditerranéen, une simplicité revisitée par la vivacité. Les entrées ("départ") sont à 10/12 euros, le plat ("pour suivre") sont à 20/25 euros et les desserts "arrivée en douceurs") à 7 euros. Carte des vins centrée sur la vallée du Rhône aussi bien en blancs qu'en rouges (une vingtaine de références dans les deux cas dont quelques 1/2 bouteilles ou 50 cl) complétée par une dizaine de blancs et une douzaine de rouges d'autres origines. Une petite offre de vins en carafe (50 cl) ou au verre (17 cl) à prix raisonnable permet au petit buveur de survivre, pas de blanc cependant ce jour-là.

Nous choisissons un Saint-Joseph rouge 2004 de la cave de Saint-Désirat (frais, sur le fruit). Les verres sont du modèle tradition de chez Mikasa, couverts d'une bonne densité de la même origine. L'entrée arrive : un tajine de volaille aux épices en entrée servie en bocal, le couvercle recevant une petite salade de mesclun. C'est frais et doucement épicé : on y trouve le blanc de volaille en petits cubes en gelée et des légumes croquants en très petits dés (courgettes, carottes, écorces de citron confit, mini pois chiches....) avec des raisins secs, un peu de houmos et de cumin en poudre. Excellent pain sous forme d'une petite baguette farinée servie dans son fourreau de papier, comme si on était allé l'acheter soi-même chez Xavier Honorin, le boulanger, fournisseur de la maison.

Longue attente pour le plat qui finit par arriver alors que le soleil vient tangenter notre table : tendron de veau à la cuisson réussie, jus à l'anchois avec une purée de haricots coco (excellente mais en quantité vraiment faible).

Alors que nous réclamons une carafe d'eau pour la troisième fois, le soleil s'invite vraiment à table. En attendant le dessert nous migrons vers une table à l'ombre. Attente longue derechef et nous allons vers une troisième table pour savourer le dessert (un abricot poché avec une crème légère au chocolat jivara et un sorbet à l'abricot) et prendre un excellent café, concentré et aromatique. 

Au total un lieu agréable, décor plaisant, vaisselle de bonne qualité, cuisine montrant une bonne maîtrise des saveurs et des présentations à un prix acceptable. Des négligences dans le service (demandes réitérée pour la carafe d'eau et longue attente entre les plats) ; ne pas hésiter donc à héler les serveurs si cela se produit quand vous vous arrêterez au 7 (de Pic).

7 par Anne-Sophie Pic
285, av. Victor-Hugo (anc. rte natle 7)
26000 Valence
04 75 44 53 86
www.pic-valence.com   

mercredi 6 juin 2007

Dans la véranda, le 1er juin au soir

Recevant des amies aimant le vin et les bons plats en ce premier jour de juin, j'ai imaginé le repas suivant :

  • verrine de crème fouettée au raifort sur lit de betterave râpée à la ciboulette/ AOC C. du Languedoc rosé, Mas Fabregous, cuvée Juliette 2006
  • poêlée d'anchois frais sur tombée d'épinards/ AOC Costières de Nîmes, La Tuilerie, Carte blanche 2001
  • lotte aux épinards et aux poires confites/ AOC Côte de Brouilly, château Thivin, 2005
  • salade verte sauce sans vinaigre (sukiyaki/huile de sésame/huile d'olive)
  • gâteau au chocolat de chez Valgalier (merci Marie)/ AOC Maury, domaine Pouderoux, 1996

Si vous avez envie de réaliser le plat à la lotte, en voici la recette :

Ingrédients pour 4 personnes :

  • 800 g de queue de lotte fraîche ou surgelée
  • 3/4 poires fermes
  • 800 g d'épinards frais ou surgelés
  • 100 g d'oseille fraîche ou surgelée
  • 80 g de crème fraîche allégée (facultatif**)
  • 3 fois 20 g de graisse d'oie (à défaut, graisse de canard)
  • 20 g de miel (2 CàS)
  • 1 CàS de fond de veau
  • 1 verre de floc de Gascogne
  • basilic, une dizaine de feuilles
  • citronnelle, deux/trois feuilles
  • 2 pincées de cannelle
  • sel et poivre du moulin

Préparation :

  • Couper les poires en quartier, les éplucher, les découper en dés
  • Fondre 20 g de graisse d'oie dans une poêle, faire revenir les poires, les dorer, ajouter le miel, bien enrober les poires, saupoudrer de cannelle, poursuivre la cuisson jusqu'à début de teinte caramel, réserver au four tiède (50°C,environ) dans un plat
  • Fondre 20 g de graisse d'oie dans une poêle, ajouter les épinards et l'oseille
  • Dissoudre le fond de veau dans un verre d'eau tiède, verser sur les épinards, saler et poivrer, porter à ébullition, couper une partie de la citronnelle finement et l'ajouter aux épinards
  • Verser la crème sur les épinards, mélanger et laisser réduire doucement**
  • Enlever la peau noire de la queue de lotte, découper la chair en gros morceaux, les passer à l'eau courante, les éponger, les découper en dés
  • Faire fondre la graisse d'oie dans une poêle, y faire revenir les dés de lotte en remuant jusqu'à coloration dorée, parsemer de basilic et de citronnelle ciselées, mélanger
  • Arroser la lotte avec le verre de floc de Gascogne, poursuivre la cuisson une minute
  • Dresser la préparation dans des assiettes chaudes : former un nid avec les épinards, y placer les dés de lotte et ajouter les dés de poires confites


**si de l'oseille n'est pas disponible on peut la remplacer par une plante aux feuilles acidulées comme l'oxalis

**on peut se dispenser d'utiliser la crème, la recette reste savoureuse et sera plus légère

Recette inspirée du site supertoinette.com ; si on préfère utiliser des épinards et de l'oseille frais, la réaliser en hiver lorsque ces verdures sont disponibles

mercredi 9 mai 2007

Fraîcheur de rougets aux légumes

Comme promis, la dernière de trois recettes réalisées en ce pont du 8 mai.

Ingrédients :
deux rougets barbets très frais de 40 à 50 g par personne, soit 12 rougets pour 6
2 courgettes, 3 tomates, 2 carottes, 2 oignons
20 cl de vin blanc sec, 4 cuillères à soupe d'huile d'olive
bouquet garni, coriandre en grain (ou en poudre à défaut), une dose de safran, basilic

Éplucher les carottes, les oignons et les courgettes, les couper en tranches assez fines
Peler les tomates et les couper en huit
Dans un plat allant au four placer les carottes et les oignons, arroser d'une moitié du vin blanc, saler, poivrer, mettre au four à 180° pendant une quinzaine de minutes
Ajouter les courgettes, les tomates, la coriandre, arroser d'un peu d'huile, remettre au four une quinzaine de minutes en veillant à ne pas dorer les légumes (sinon mettre sous papier alu)
Vider et parer les rougets, les mettre côte à côte au fond d'un autre plat allant au four, les saupoudrer de safran, les saler et les poivrer, les arroser avec le reste de l'huile
Couvrir les rougets avec les légumes tièdes sortis du four, verser le reste de vin et remettre au four une quinzaine de minutes
Sortir du four, laisser refroidir, placer au réfrigérateur pendant 12 à 24 h, servir froid en parsemant de basilic en abondance

D'après une recette parue dans Midi-Libre début mai lue chez mon coiffeur.

Filet mignon de porc au safran déglacé au rivesaltes

Comme promis, la seconde de trois recettes réalisées en ce pont du 8 mai.

Ingrédients :
un filet mignon de porc (600 g pour 4 personnes)
deux doses de safran (l'une pour le filet, l'autre pour le riz)
un verre de rivesaltes tuilé ou rouge
un verre de bouillon de veau (à partir d'une tablette comme le bouillon de bœuf, sinon mélanger du bouillon de légumes avec un peu de fond de veau)

La veille:
enduire le filet mignon d'une des doses de safran, mettre sous film alimentaire et placer au frigo
Le jour du repas :
dorer le filet à la poêle dans un peu de graisse
transférer dans un plat et mettre au four (180°) pendant 20 mn
déglacer la poêle avec le vin et le bouillon, faire réduire de moitié
servir le filet en tranches en la nappant de la sauce

Idée d'accompagnement : en toutes saisons, un riz safrané et des légumes de saison.
Par exemple, en hiver, des patates douces, des panais, des topinambours cuits à la vapeur et servis avec un filet d'huile d'argan.
Au printemps, de petits artichauts violets coupés en tranches et frits dans un peu d'huile d'olive et des pois gourmands croquants juste cuits à blanc à la poêle (dans un peu de beurre et de vin blanc avec un peu de sucre et de sel)

D'après une recette de l'auberge de Nidolères (près du Boulou) donnée dans Terre de Vins (n° 33, déc.2006, janv.-fév. 2007), voir le billet du 17 février 2007 "Bons plans à Céret et autour".

Salade d'effeuillée de morue aux fèves

Comme promis, la première de trois recettes réalisées au cours de ce pont du 8 mai.

Ingrédients pour 4/5 personnes :
filet de morue salée, 500 g
2,5 kg de fèves en cosses
asperges vertes (une demie botte) ou pois gourmands (une poignée)
allumettes de lardons fumés, 60 g
une échalote, persil (pour obtenir 4 cuil. à soupe de persil haché)
huile d'olive, sauce sukiyaki, huile de sésame.

La veille, mettre la morue à dessaler ; écosser les fèves (on obtiendra 500 g de graines environ)
Le jour même, cuire la morue en la plongeant 3 mn dans de l'eau frémisssante, ne pas laisser bouillir fortement puis réserver la morue.
Mettre les fèves à cuire dans la même eau pendant 3 mn, les égoutter, enlever leur peau (on obtiendra 300 g de fèves sans peau).
Effeuiller la chair de la morue.
Faire revenir les lardons à la poêle.
Ciseler le persil et hacher finement l'échalote.
Cuire à blanc (beurre, vin blanc, sel, sucre) les pointes et la partie tendre des asperges (ou les pois gourmands) en les gardant croquants.
Réunir la morue, les fèves, le persil ciselé et l'échalote hachée, les lardons et les asperges (ou les pois) et mélanger en versant une sauce faite d'un ½ verre d'huile d'olive, de 2 cuillères à soupe de sauce sukiyaki et de 2 cuillère à café d'huile de sésame, poivrer légèrement.
Manger tiède ou froid.

Recette inspirée d'indications données par Picard surgelés ; je remplace la vinaigrette, un peu brutale par la sauce décrite ci-dessus, plus douce et plus subtile. La sauce japonaise sukiyaki est une sauce à base de sauce au soja, de sucre, de vin, d'extraits de levure ; elle est légèrement sucrée et un peu caramélisée. Elle est différente de la sauce teriyaki, elle aussi à base de sauce au soja mais plus épicée par la présence d'ail et d'oignon en poudre et d'autres épices. On trouve ces deux sauces dans les magasins de condiments asiatiques au même rayon que la sauce au soja classique (la marque Kikkoman est la plus fréquente).

Allez donc voir chez Sophie

Ces derniers temps, on s'est retrouvé plusieurs fois ensemble avec l'amie Sophie pour partager des moments gourmands. Blogueuse acharnée, elle a déjà converti certains de ces moments en billets illustrés de belles photos. Allez vite voir son blogue (il est dans la liste des liens permanents de mon blogue, sur le côté à gauche dans la rubrique "mes liens") pour lire et regarder le magnifique billet sur le dîner de gala des vignerons du cru Saint-Georges-d'Orques auquel nous sommes allé le 20 avril. Comme l'an dernier le traiteur Germain nous a servi un repas de très belle qualité, présentations stimulantes et cuissons parfaites, service impeccable pour satisfaire environ deux cent personnes avec des assiettes à la bonne température et servies à un bon rythme. La règle du jeu étant de servir au cours du repas un vin de chaque producteur (3 caves et 11 indépendants répartis sur 5 communes).

Une quinzaine de jours plus tard, le lundi 7 mai, nous étions invité chez des amis. J'ai eu une envie de cuisiner et j'y suis donc arrivé avec deux plats que j'avais préparés : une salade d'effeuillée de morue aux fèves et un filet mignon de porc au safran accompagné d'un riz aux petits légumes de saison. On trouvera les recettes dans mon blogue. Attablé à l'ombre d'un tilleul, protégés de la tramontane par les murs et la végétation faisant écran, nous avons pris l'apéritif avec de délicieux petits toasts au pesto avec une lamelle de parmesan et d'autres à la pâte de tomates en buvant un verre de la cuvée "Botrytis 100%" (un vin de table étonnant, venu de la Haute-Loire et repéré par notre hôtesse au récent Salon du goût et des saveurs d'origine dans l'atelier de dégustation du fromage la brique du Forez) au nez très riche faisant songer à un liquoreux mais à la bouche d'une acidité marquée. Je n'irai pas plus loin dans la description du repas car Sophie le fera dans son blogue en l'illustrant de photos. Je veux simplement évoquer les vins et liqueurs servis au cours du repas, car ce n'est pas tous les jours qu'on ouvre d'aussi bons flacons :

  • Avec la salade de morue effeuillée et de fèves, j'avais pensé à l'AOC Coteaux du Languedoc blanc, cru Saint-Georges-d'Orques, domaine de la Prose, cuvée Cadières 2005 ; par sa fraîcheur il s'accorda gentiment avec le caractère du plat.
  • Avec le filet mignon de porc au safran, déglacé au Rivesaltes avec un riz safrané et petit légumes (artichauts poivrade frits et pois gourmands cuits à blanc), notre hôte avait sorti de sa cave un Gevrey Chambertin, 1985, d'Edgar D'Esplat superbe de finesse.
  • Un assortiment de fromages à pâtes pressées (vieux comté, ossau iraty, deux parmesan, un pecorino au poivre) trouva à qui parler avec un autre ancien millésime de notre hôte : Listrac-Médoc, 1979, du château Fourcas-Dupré, à la structure encore ferme.
  • Un gâteau au chocolat de chez Scholler (forêt noire) avec la cuvée "Tombé du ciel, 2003, de Mortiès, tous deux appportés par Sophie, terminèrent au mieux ce repas.
  • Avouerai-je que je me suis laissé tenter par le vieil armagnac offert par notre hôte : château de Laubade à Sorbets, 1938, m en b juillet 1998, aux arômes émouvants.

Allez aussi voir dans le blogue de Sophie la série de photos des fleurs de mon jardin qu'elle a pris en gros plan ce printemps : dans le billet "Coquelicots and Co", clic sur "ici pour voir les photos sur flickr ...", c'est vraiment un jardin extraordinaire après ces quelques pluies d'avril et mai.

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